La Révolte

Ellipses

Chaque citoyen a des devoirs à remplir qui correspondent à des besoins d'autrui. L'un des principaux codes aujourd'hui c'est d'être actif, de participer au système et à ses rouages. Être inactif a donc une connotation négative ; une personne inactive est un poids pour la société. Les chômeurs sont des fainéants, les jeunes sont une charge pour leur famille qui doit les éduquer, les seniors sont des boulets pour la société qui doit payer pour leurs retraites, le rêveur est un marginal et l'artiste un bon à rien. Aujourd'hui l'inactivité est considérée comme de la paresse ; la paresse est un pêché capital. L'enfant ne doit pas être un paresseux, son temps libre doit être occupé : on l'inscrit à des activités. L'ouvrier doit faire vite et bien : on accélère sa cadence. Un sage qui médite ne sert à rien. Donc ne pas être paresseux est devenu une obligation sociétale. Pourtant ce devoir ne répond à aucun besoin d'autrui. Pourquoi considère-t-on alors ce temps comme perdu ? Perdu pour qui ? Perdu pour quoi ?

Marion Tylec