La Révolte

La promesse

Il était une fois une exigence. Celle qui veut que le statut social des individus d'une génération ne dépende plus des caractéristiques morales, ethniques, religieuses, et surtout financières et sociales des générations précédentes. Elle s'appelle l'égalité des chances. Qu'en est-il pour les étudiants ? Pour moi, ètre de conditions modestes aujourd'hui, c'est se restreindre au niveau des loisirs, de la culture, de l'alimentation, de la santé. Ce sont des inquiétudes financières quotidiennes. Un emploi en plus des études, un prêt bancaire, des dettes et des échéances à respecter. Des angoisses afin de ne pas retomber dans le déterminisme social. Comment ose-t-on encore parler d'égalité des chances alors qu'il est indéniable que l'argent conditionne la réussite.

Modus operandi

Pour illustrer ma révolte au sujet de l'inégalité des chances dans le milieu étudiant, j'ai choisi d'effectuer un contraste avec le ton du texte qui l'accompagne et de réaliser une série de photographies qui tend vers l'humour. En effet, ayant choisi un sujet qui me touche particulièrement, il m'a semblé essentiel d'opérer une mise à distance vis à vis du sujet, qui s'est avérée salvatrice. Le but était de ne pas tomber dans l'apitoiement, et ce afin de faire passer un message à même de toucher le plus de personnes possible. Pour cela, j'ai repris les codes visuels et linguistiques de certains types d'annonces publicitaires afin d'en dénoncer les mensonges. Dans ses fausses publicités, le produit habituel est remplacé par la réalité des étudiants de condition modeste. Mon objectif est ainsi de matérialiser l'écart qu'il y a entre la réalité et les promesses de la société de consommation.

Marie Tancré